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Paroles Plurielles
7 novembre 2006

Lettre en partance ... (Coquelicot)

Wenduine, pas loin d’Ostende, un des pays de mon enfance. Enfin, j’y reviens !

Je sais que je n’aurai pas de question à me poser, mes souvenirs guideront mes pas. Le vent efface la trace des pas sur le sable, il n’abîme pas les souvenirs de cœur. A toi qui n’est pas là, j’écrirai mes impressions, la joie des retrouvailles…

… Suis bien arrivé. Un peu essoufflé, j’ai couru dans le sable et la dune, je suis maintenant au sommet du Spioenkop. Tu te souviens ? De ce point de vue, champignon rouge à la limite de la station, je domine la plage, je domine la mer… Je ne serai pas long, le vent, à moins que ce ne soit l’émotion, est d’une telle force que j’arrive à peine à écrire lisiblement, peu importe ! « Un bonjour de la côte » Excuse la banalité de cette carte postale… ce qui compte, c’est mon empressement à me retrouver face à la mer, face à toi que toujours me rappelle la mer. Je voudrais que tu sois là. La vue, d’ici est superbe, 360°. La mer, ses forces sauvages, ses embruns, et de l’autre côté, la terre, celle des dunes, de moins en moins malheureusement, et aussi celle des hommes, de leurs magouilles politiques et financières qui finissent toujours par s’octroyer des permis de bâtir là où la nature perd ses droits. Mais, peu importe, je ne suis pas là pour ça… je suis là pour toi, pour moi, pour nos souvenirs d’enfance. J’ai tant appris ici sur la vie, la nature, la liberté, sur toi, sur moi. Face à la mer, avec toi, j’ai grandi, j’ai pris de la hauteur. Dans mes souvenirs tu y es si présente, si forte, face aux bourrasques de la vie, aux tempêtes et raz de marée qui te minent peu à peu. Pourtant, même dans un ciel noir ton sourire et tes cheveux au vent présageaient des lendemains ensoleillés… J’emplis mes poumons d’iode, mon cœur de nostalgie, mes pensées d’éternité et je redescends.

A l’ombre d’une église, sur la pierre froide, j’irai déposer ma missive. Elle est pour toi. Elle te dira notre complicité, notre attachement à la mer, à la vie, à nos rencontres d’été. Le vent, la pluie, la bourrasque et les tempêtes s’en chargeront. Elle s’étiolera, se détruira et te parviendra, je ne sais comment dans l’autre monde où trop tôt tu es partie.  Les écrits restent, dit-on, pas celui-là … peu importe, seule restera notre inaliénable amitié d’enfance et ça, c’est décidé, elle vivra centenaire !

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Commentaires
S
C'est beau. J'ai presque envie de ne rien dire d'autre sur ce texte tant j'ai peur d'en rompre le charme. C'est beau, c'est nostalgique, on en ressort pas tout à fait indemne. Merci.
C
Ne serais-tu pas un peu alchimiste, Coquelicot? La magie de tes mots laisse une empreinte indélébile sur le sable, sur la digue, dans le vent... Pas étonnant que ton coeur ne pleure Wenduine...Il saigne encore, et les galets se souviennent de tout...pour l'éternité!
B
Très beau texte. De doux mots, empreints d’amour et de nostalgie de la perte d’un être aimé.. Très belle description de ce si beau et si rare sentiment de l’amitié, la vraie, aussi puissante et éternelle que la mer… J’aime beaucoup !!
L
Très touchée par cette missive pleine de nostalgie et d'émotion.
P
ah Fc, que c'est agréable de te relire à nouveau. on te retrouve tout entier dans ce texte. quand je l'ai reçu, j'avoue avoir attendu avec impatience sa publication, afin de lire les commentaires des autres participants ! histoire de voir s'ils étaient sous le charme comme moi ;))<br /> <br /> c'est tout simplement... beau. l'idée est simple mais extrèmement bien trouvée.<br /> encore une très belle évocatioon de la mer, doublée ici d'images d'enfance et d'amour fini trop tôt...<br /> <br /> le tout dernier paragraphe est une splendeur de concision et de force émotive. c'est magnifique !<br /> <br /> j'ai a-do-ré voilà ! :)
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