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Paroles Plurielles
20 mars 2007

Missive (Brigetoun)

Il faut que je vous dise... j'ai menti ! Je ne suis pas partie à Houston. Sans nouvelles, si vous vous en êtes aperçus, vous aurez pensé que j'étais comme ça, nonchalante en amitié.

Il faut que je vous dise... j'ai menti, et je suis là, dans un paysage d'une douce normalité. Je l'ai aimé. J'étais mon amie et mon étude. Je voulais...

Il faut que je vous dise... je me suis menti. Je ne sais plus rester ainsi, et puis, je n'en peux plus d'ascétisme.

Il faut que je vous dise, je me suis retrouvée, moi et mon vide - et quand vous aurez cette lettre, on aura sorti mon corps de la si douce eau à laquelle j'ai fait face, jour après jour.

Ne regardez pas ; je serai laide. Et pardonnez-moi si je n'ai plus que la pudeur très médiocre de mon infime jeu avec les phrases.

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Commentaires
B
Je ne pense pas que vous soyez laide, même en sortant de l'eau, plutôt comme une ondine vaincue que comme une noyée. Votre écriture est si belle que cette beauté doit s'exprimer en vous de diverses façons.
C
Je rejoins les comentaires précédents...<br /> j'aime aussi la répétition, comme un refrain lancinant de l'incipit<br /> bref, j'aime bcp
P
La dernière phrase était en effet très belle. "Mon infime jeu de mots avec les phrases...". C'est plutôt un texte philosophique que tu nous livres là, Brigetoun, avec une finale un peu triste. Mais belle.
S
Je suis d'accord avec le com de Sammy.Il se dégage une grande mélancolie de ton texte qui plonge le lecteur dans une espèce de torpeur. C'est à la fois très beau et affreusement désespéré.
S
Quelle mélancolie dans ces quelques lignes... pas grand chose à comprendre, juste une infinie tristesse. Avec la mort pour seule issue. Sans doute pour échapper à quelque chose.<br /> La dernière phrase est superbe.
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