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Paroles Plurielles
26 mai 2007

Holidays, oh holidays... (Christine 2)

Le samedi c’est plus tranquille. Il y a moins de monde.  Au camping les gens viennent à peine de se lever ou sont encore à prendre leur petit-déjeuner en famille. Entre neuf heures et demie et onze heures, c'est le meilleur jour, pour aller squatter la douche avec les gamins. Enfin je peux prendre mon temps. Dans ma caravane, j’ai juste l’essentiel alors je fais avec les moyens du bord, puisque la semaine pas moyen d’accéder aux sanitaires. Tout le monde y va en même temps et pratiquement à la même heure. Blindées de chez blindées les douches. De toute façon, il n’y a jamais assez d’eau chaude pour tout le monde. L’autre fois, j’ai dû finir le shampoing de mon gamin à l’eau froide.  Ah ! Les retours de plage ? Je ne vous en parle même pas. Idem. Ils partent tous en même temps et reviennent pratiquement tous à la même heure. Alors les douches aux retours de la plage, vaut mieux pas envisager de s’y aventurer. Pour la plonge c’est le même cirque. Jusque trois heures de l’après-midi, ils sont encore à faire leur vaisselle. Heureusement, la pluie de ces derniers temps m’a rempli un jerricane qui me sert à faire la mienne. Puis pour laver les enfants aussi. Ainsi je n’ai pas besoin d’aller aux sanitaires.

Le samedi matin je suis tranquille. En même temps j’en profite pour faire la lessive. Au moins j’ai de la place, je peux m’étaler. Pas comme le reste de la semaine et presque un bac pour deux. J’ai l’impression que les sanitaires c’est le lavoir de ma grand-mère. Genre  vas-y je prends mon temps, je ne suis pas pressée. Les autres je m’en fous complètement ! Ah merde. J’ai oublié le savon. Pardon excusez-moi. Vous pouvez me surveiller mon bac SVP ? C’est ça. Même pas en rêve, j’te dis. Pareil pour les machines à laver. Jamais une de disponible. Trois machines pour une même famille. J’hallucine ! C’est bien le samedi matin pour ça. Je peux faire ce que je veux. C’est vraiment le seul jour de la semaine où je suis tranquille.

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Commentaires
S
Chronique de la misère tristement ordinaire... celle que l'on ne voit pas ou feint de ne pas voir... J'aime beaucoup l'ironie du commentaire d'Arthur Hidden... c'est tout à fait ça...
M
de ce texte, que l'on peut lire à plusieurs niveaux, la narratrice est-elle là provisoirement, une passe difficile dans sa vie, ou hélas installée depuis longtemps et pour des mois, des années peut-être encore ? !! c'est vraiment réussi.
A
Dans les interstices de nos conforts il y aurait donc des personnes qui vivent difficilement?
P
oui, on en est loin...<br /> <br /> belle idée de faire cohabiter les vacanciers et les ... campeurs éternels.<br /> <br /> bien écrit, on est dans un ton juste.<br /> <br /> bien vu.<br /> <br /> et belle interprétation de l'image :)
R
on est loin du film "au camping des flots bleus" !
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