Désert (Cédric)
Je lui ai dit de se taire, qu’il était tard, qu’elle ne savait pas ce qu’elle disait.
Mais la nuit sans cesse me parlait, de moi, de l’humanité, d’une voix douce, à peine susurrée.
Seul, adossé à un rocher, perdu dans la noirceur fraîche d’un désert, mes bouteilles d’eau bientôt vides, je pleurais une eau amère.
Voix mélodieuse portée par un vent frisquet, nuit étoilée, dunes rondeurs d’une Terre mère nourricière au milieu desquelles je continuais à laisser échapper un goutte-à-goutte salé, désemparé que j’étais des vérités qu’elles me révélaient.
D’un coup, la voix cessa, aux larmes succéda un sourire, car j’avais compris, après avoir entendu puis écouté, le message que la nature voulait me faire passer. Un message qu’il est impossible de transmettre d’humain à humain, que chacun, seul, doit recueillir en main propre ; pour moi, ce fut une nuit, seul, dans un désert.