Ici ou ailleurs (Olive)

Sa chambre est là… au troisième étage d’une tour sans lendemain. Excavation artificielle dans ces coulures de béton. Ce trou a fait d’elle une véritable troglodyte, petite elle en sortait en douce, se laissant glisser le long d’une corde qu’elle avait récupéré dans le vieux gymnase de la cité.

Aujourd’hui elle est devenue si agile qu’elle n’a plus besoin de corde, en fait elle ne descend plus, elle monte. Telle une araignée elle grimpe de balcon en balcon jusqu’au sommet. Elle est devenue une Yamakasi, une grimpeuse urbaine, comme dans le film de Besson. Secrètement elle rêve de gravir des montagnes, des vraies, du cailloux façonné par le vent avec audace et tant de poésie. Les édifices bâclés par l’homme se ressemblent tous. Elle en a marre. Elle veut les Rocheuses qui s’étendent de l’Alaska au Mexique, des cimes à plus de 40000 mètres, elle les connaît, elle les a vu sur le câble chez sa voisine.

En attendant elle respire à 40 mètres d’altitude, entre les détritus et les mégots de pétards abandonnés par ceux qui prennent l’escalier. Son regard pousse le plus loin possible, mais tout n’est que fumée grise.

Un matin elle s’envolera, elle y a déjà pensé, elle rejoindra les Rocheuses, au dessus des Grandes Plaines.

Un jour elle partira. 

Comments

[coumarine]

Super Olive! Cela me plait beaucoup...!
Tu as traité le sujet avec énormément d'originalité...