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Paroles Plurielles
17 mars 2006

Messieurs les infirmiers (Elvire)

Le jour s’étiole en longs pétales mauves ;  messieurs les infirmiers, il est temps de décacheter les flacons de narcotique et de fermer les persiennes !

La nuit s’avance et le fou rêve ses jumeaux infirmiers figées comme deux oiseaux de proie désarmés.

Toute la journée il a déambulé dans les couloirs du pavillon en hurlant ses préceptes incohérents, le soir venu, il a cedé et avalé ses cachets bleus, et puis les roses et les petits triangles verts.

Maintenant, il vous tient tous, messieurs les infirmiers : statufiés, bras tendus, hommes ou femmes sans visage, l’un valant l’autre, blouses blanches traversant son univers coloré pas plus qu’un lointain éclair dans un lointain brouillard.

Le jour pour lui, la prune remonte à l’arbre duquel on l’avait cueillie, les chaises parlent, les moutons moutonnent, des papillons sortent de sa barbe et son cerveau moussu, il voit ce que personne ne voit, entend ce que personne n’entend.

Demain matin sera un autre jour : renvoyés au musée Grévin, messieurs les infirmiers !
Lui, prend la clé des champs…

Il retourne à son poste de gardien de musée …

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Commentaires
P
on dirait un écho à mon propre texte, sur la normalité... mais en plus percutant et mieux écrit !! j'aime beaucoup ton univers, elvire...
C
Etonnant texte qu'on a envie de relire pour en ponctionner les images et les associations d'idées. Le fou, après tout pas si fou, m'est sympathique. Avoir une barbe qui papillonne, ce serait amusant, étrange, original ... Ca vaudrait bien la barbe fleurie de l'empereur ou la rousse du pirate!
N
Pas d'humour non, mais une sorte d'ironie quelque part... après tout est question de définition !
E
Oui, je le concède bien volontiers, l'humour dans l'écrit n'est pas vraiment ma tasse de thé, et j'accepte donc le mauvais point pour mauvaise tête ... ça me rappelle mes années scolaires ...y'a pas, on ne change guère ;-))<br /> <br /> Merci en tous cas d'avoir accepté de publier malgré tout !
C
Comme toujours chez toi, un texte frôlant l'étrange, dont le style lui aussi est dans la ligne de cet étrange...et bien écrit...<br /> Le blanc des infirmiers est renvoyé aux couleurs des cachets, et de l'univers coloré qui est celui du "fou"<br /> Insolite et beau en même temps<br /> (mais pas vraiment dans l'humour, faut le dire...allez, tu es pardonnée!)
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