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Paroles Plurielles
14 octobre 2006

Discrètes dionysies (Vertumne)

Au matin, le verre était vide. Mais c'était après les songes.
Dans cette infime seconde où la nuit hésite encore, sans savoir qu'elle basculera soudain vers l'aube, en ce temps où la brume revient, comme une lente malédiction, envelopper les jardins ou les décombres, quand l'entêtant murmure du fleuve rappelle aux femmes qui s'éveillent que les hommes sont partis en mer, ou à la guerre, ou vers d'autres épousailles.
C'était après les songes.
Dans cet instant où l'oiseau inonde l'air du souffle de ses ailes, où la main quitte la peau palpitante de l'aimée et où, par les fenêtres entrouvertes, le frémissement des feuilles rejoint le grondement des canons.
Le verre était vide. Mais vide de quoi ? Il aurait donc été plein avant les rêves ? Et bu en une onirique bacchanale ?

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Commentaires
V
Z'êtes sympas ! Vos mots font plaisir, merci.<br /> (Eh oui, Coum, tu t'y fais, je vois.) Moi, plus je "vais", plus j'aime la lenteur. En fait, j'aimerais écrire comme Angelopoulos fait des films... gonflé, non ?!?
S
Oui, j'aimebeaucoup moi aussi et, une fois encore Pati et Coumarine ont dit à peu près ce que je voulais dire. <br /> <br /> La phrase qui reste en ma mémoire une fois le texte lu est celle-ci : "le frémissement des feuilles rejoint le grondement des canons" Ca "me parle" comme on dit, mais pourquoi...
W
Moi j'aime beaucoup "C'était après les songes".
M
Très beau texte qui nous emènne avec lui
C
La description de l'aube qui monte, est à la fois minutieuse et poétique...<br /> J'aime aussi bcp la phrase relevée par Pati<br /> (euh, tu vois Vertumne tout finit par arriver, tu le vois hein!)
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