Disparition (Gaëlle)
Au matin, le verre était vide ;
Tout dans mon esprit était vide ;
Moi-même, je me sentais vide ;
C’est sûr, cette nuit j’ai encore trop bu.
Au matin, le verre était vide,
J’avais le tournis, ivresse !
Je vois des formes étranges,
Une main qui se promène,
Oh un ange !
Non, décidément j’ai trop bu !
Emportée par le souffle du vent,
Il me semble voir une île ou
Peut-être est-ce une maison ?
Je ne sais plus !
Doux voyage aux pays des rêves,
Je vogue sur la mer de la liberté.
Des formes étranges, des paysages…
Rien ne se distingue plus,
Il n’y a pas de limite entre la vie et la mort ;
Je glisse…
Doux rêve au pays du langage,
Des mots me trottent plein la tête.
Des expressions se forment,
S’effacent, se remplacent…
Je ne suis plus qu’une lumière…
… au bout de la nuit.
Au matin, le verre était vide
Il est donc réellement parti.
Je ne voulais pas y croire.
Dans ce verre, on avait mis :
Une dose d’innocence, une touche de tendresse
Mais surtout, beaucoup de rêves.
On avait dit que si l’on se séparait,
Le contenu du verre devait s’évaporer.
Le verre est vide, nu dans la nuit.
Puis, une lueur multicolore s’en échappe,
Des bribes de vie, des images floues,
Beaucoup de lumière apparaissent.
Je distingue un majestueux vaisseau,
Un signe de main, c’est lui.
Il est partit en exploration,
Ne reviendra jamais plus.
Il me semble entendre la mélodie de sa voix,
Chant d’espoir, goutte de pluie dans un désert.
Le verre tourbillonne,
Ma tête avec ; ivresse.
Je m’envole, il m’amène à lui :
Doux voyage au pays des rêves,
Sur un océan de liberté….