C’est pas des farces (Oncle Dan)
Je rappelle à celles et ceux qui ne conserveraient pas un souvenir précis de cet événement qui a défrayé la chronique familiale en 1927, que cette année là, mes parents ont quitté leur terre natale, la France, pour s'installer à Montréal P.Q.
Par un petit matin calme d'un automne particulièrement pluvieux, alors que les derniers rayons de lune faisaient briller les pavés luisants des quais du Havre, ils embarquèrent avec l'imprescriptible intention de faire fortune, toutes affaires cessantes.
C’est ainsi que nous fûmes richement dotés de la triple nationalité canadienne, française et québécoise, puis de quelques cousins germains en Europe.
Le croirez-vous, mais il est vrai que les tribulations de Michel Strogoff, James Bond et Indiana Johns réunis ressemblent à de pâles divertissements pour jeunes filles poitrinaires à côté des aventures de mon frère Roland, le garçon à l’écharpe jaune.
Or donc, apprenez que très tôt, il montra des dispositions particulières pour la musique, le dessin et la bagarre.
Une sévère éducation dans une école anglaise lui donna la maîtrise de la langue de Shakespeare. Mon père attendait de lui une parfaite maîtrise de la langue de Victor Hugo. Il lui offrit en prime une parfaite maîtrise de la parlure québécoise.
Nanti d'une solide réputation de blagueur, bluffeur, bonimenteur, gouailleur, esbroufeur et hâbleur, Roland appartient à la race de ceux qui n'ont pas besoin d'être là pour être présents.
C'est pas des farces !