J’ai pas vu clair ! (fc)
Je regrette, j’ai rien compris! C’est après coup que ses collègues m’ont dit, avec des intonations chargées de sous-entendus, qu’elle me trouvait bel homme, que j’avais dû m’en rendre compte, que je comptais beaucoup pour elle … ? … C’est gentil, mais je n’étais pas là pour ça! Au boulot, le boulot! Quant à mes relations avec le personnel, je les ai toujours voulues strictement professionnelles, chargées de respect, bien sûr, d’amabilité, de simplicité, de reconnaissance du travail bien fait … mais pas de sentiment et encore moins de sentimentalisme…
Elle aurait dit qu’elle ne vivait que pour le boulot. Pour venir au bureau, pour être près de moi, me voir diriger l’équipe. Elle aurait dit qu’elle était prête à se couper en quatre pour que le service, mon service, tourne bien, que le planning soit respecté, le café correct et la cafetière détartrée... C’est vrai qu’elle me rappelait mon agenda, que jamais la photocopieuse n’a manqué de papier; que les plantes de mon bureau étaient soignées, arrosées, bichonnées, parfois même à l’excès… Mais ce n’est pas pour autant que je lui ai laissé croire qu’elle avait une place dans ma vie, je veux dire dans ma vie privée !
Et puis, il y a eu l’accroissement des échanges avec l’Asie, la nécessité d’engager quelqu’un se débrouillant en chinois. J’ai donc engagé une jeune recrue et, malheureusement, elles ont été amenées à partager le même bureau. C’est vrai que parfois, et je le regrette, j’ai appelé l’une par le prénom de l’autre et vice versa. Dommage, je sais, c’est toujours pénible pour celle qui ne se sent pas reconnue … Mais de là à en faire une crise de jalousie au point d’écraser tous les fichiers de mon PC, il y a de la marge, non ?
Mes Boss l’ont décidé, et je ne peux que les suivre, c’est une erreur fatale de sa part, c’est elle qui dicte son licenciement… Moi, je ne peux plus rien faire pour elle … Désormais c'est son problème, plus le mien.