Seule l'écriture me sauvera de la gueule de bois (Pluto)
Un soir de biture ... J'avais une nouvelle fois
refait le monde. Ca date ! Et cela ne s'est pas vraiment arrangé. Mes
pensées étaient prises par un roman fantastique. L'histoire d'un
affreux garnement, style "le bon petit diable", mais en plus déluré
encore. " - Tiens, je me vois bien dans l'histoire. Tu
reprendras bien un peu d'absinthe." Glissement de temps, je ne sais ce qui s'est passé. Journaliste
le jour, personnage de roman la nuit, après le rituel de l'absinthe. Je
devenais un vieux menuisier sculptant un pantin. Un pantin de mots qui
prenait vie. Et aujourd'hui, je suis
là, attendant l'ouverture de l'exposition sur les contes d'enfant. Dont
je suis l'invité d'honneur, en compagnie de ma copine, rencontrée aussi
dans un troquet du coté de Montparnasse. C'est son exposition,
anniversaire oblige: cent ans, cela se fête ! Une sacrée descente elle
aussi. L'auteur avait vécu la même histoire, se retrouvant personnage
d'une bande dessinée du début de siècle. Le 19ème. Une fausse naïve, ma
copine. Une vraie âme. On était fait pour se rencontrer. Ah je crois
qu'elle arrive, je reconnais sa caisse de voyage. Bécassine. Je vais
l'inviter à boire un coup de chouchen après l'expo...
Seul au café, j'avais trinqué à mon
image dans le miroir. Des dettes de jeu à éponger, ma plume
journalistique allait y remédier.
Mon imagination était partie : " -
Vous m'en remettez une ? ".