Ceci n’est pas une confession (Papistache)

30 mai 2007

Ceci n’est pas une confession (Papistache)

Le samedi, c’est plus tranquille, il y a moins de monde, dirait la mère aux enfants, pour les encourager à se montrer.
De la S.F. ! Un zoo ! Des Martiens exposeraient des scènes de genre glanées sur les planètes conquises. A droite, des poulpes fluos, ou…

… ce seraient des comédiens dans des reconstitutions éducatives. Montrer aux écoliers de 2020 le sous-prolétariat
d’avant le sacre de Zirkon 1er. Les gosses seraient maquillés pour faire sale. Le samedi, on singerait un meeting du P.C. Pour les acteurs, ce serait plus tranquille, ils auraient le droit de sourire.

Ou alors... NON !

Maman n’avait pas les traits si las ; elle était très jolie. Hélas, le premier appareil photo qui soit entré à la maison, c’est Julie qui l’a reçu pour son certif. Elle est devenue institutrice. Moi, je suis au C.N.R.S !

Ce qui m’étonne, c’est que Pierre ne soit pas avec nous. Ni Marie, qui a épousé un guitariste et qui peint sur porcelaine.

Maman aurait dû afficher son gros ventre aussi. Cinq enfants en sept ans ! Suzon, la dernière, a bien galéré. Elle vit avec un gentil boucher. Trois enfants ! Tous diplômés des universités !

Le samedi, Papa rapportait son enveloppe. Maman comptait la paie. Parfois, elle disait :
– C’est tout ?
Papa répondait :
– C’est marqué !
Elle rangeait les billets et lui laissait quelques sous.

Quand la pharmacienne nous donnait un bonbon, on jouait à celui qui le sucerait le plus longtemps. Julie gagnait
toujours. Pierre et moi, on préférait ramasser les petits escargots jaunes ; ils faisaient du jus. A la fin, on les
croquait ou on les avalait. Julie trouvait ça sale. On l’appelait la maîtresse !
Pierre ? Il travaille à l’usine. Chef magasinier ! Une bonne place.

Au C.N.R.S., le professeur Jean Rosé me disait :
– Robert, si tu nourris bien les rats et les souris des laboratoires, les biologistes qui feront une grande découverte
te seront un peu redevables de leur succès.
J’aimais bien le professeur Rosé ; il m’en a prêtés des livres !