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Paroles Plurielles
28 juin 2007

Repos ! (Petits mots)

« Pourquoi est-il immobile ? »

Je sens cette question dans vos regards, je l’entends sur vos lèvres, je la goûte dans vos frôlements, je la vois dans vos mots, je la touche dans vos soupirs.

J’ai choisi.

A la mouvance, j’ai préféré l’immobilisme. La fixité me confère la constance. Je suis désormais immuable, à l’abri du temps qui passe. J’ai décidé d’être solide et stable et cela me rassure. Chaque moment est égal à l’autre. Rien ne m’atteint plus. Ni le soleil qui dégouline, ni la pluie qui pétille, ni les brimades des enfants, ni les grimaces des parents.   

La mobilité, j’en suis revenu, savez-vous ! Elle n’apporte qu’un lot de fragilité. Le nomade est un aventurier versatile, certain de ses indécisions et convaincu de son éphémère éternité. L’instable est tributaire de la précarité de son environnement. Il croit l’herbe plus verte ailleurs et le temps qu’il y parvienne, il n’y trouve que du foin !

Cessez de vous agitez ! Devenez immobiles, ne serait-ce que quelques secondes, ou… quelques semaines. L’extravagance est dans le mouvement. La folie est dans la turbulence. L’immobilisme fera votre grandeur !

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Commentaires
V
Quelle vie!<br /> Si c'est ça la sagesse et la grandeur, pourvu que je reste toujours petite!
P
Ceux qui me connaissent savent que j'y suis presque !<br /> Me reste à abandonner les Paroles Plurielles et c'est fait !
P
j'aime beaucoup ton texte, petits mots. c'est sybillin tout en étant lyrique et rythmé. franchement pas mal :))<br /> <br /> même si tes deux strophes se contredisent à mon sens ;)))<br /> <br /> en effet, ton personnage dit :<br /> "L’immobilisme fera votre grandeur "<br /> mais il n'est grand -donc immobile- que parce qu'il a peur de bouger... (peur de vivre?) puisqu'il dit aussi :<br /> "J’ai décidé d’être solide et stable et cela me rassure. Chaque moment est égal à l’autre. Rien ne m’atteint plus"<br /> <br /> très beau moment de lecture, merci beaucoup :)
J
Saniatsin ou Siméon Stylite? On boit les paroles sublimes de ce renonçant, en imperméable qui plus est. Rien ne peut plus l'atteindre...on lève les yeux au ciel... et qu'est-ce qu'on voit? Les nuages qui filent au vent. Qu'est-ce qu'on sent? la pluie qui nous lèche le nez. Ouf!! C'est pas encore aujourd'hui que je vais devenir sage!
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