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Paroles Plurielles
27 septembre 2007

Et si c'était ça l'amour ? (Pourquoi pas)

Je lui ai dit de se taire, un doigt sur la bouche, j’ai dit : "chut, ne fais pas de bruit, écoute..."
 
Nous cheminions depuis tôt ce matin dans la forêt, nous bavardions avec le plaisir habituel de nos échanges, de nos confidences, tout ce que notre amitié avait tissé entre nous de vérités et d’émotions.
 
Je savais que nous approchions du bord du ruisseau, et je savais aussi qu’à ce moment de la journée, son flot bondissant était à son maximum, j’ignorais pourquoi, mais à ce point du jour, peut-être porté par le silence de la nuit, et stimulé par les premières trilles des oiseaux de la forêt, une musique nouvelle et inattendue s’installait entre les rives étroites, cascadait entre les galets, et allait nous donner sa symphonie, ses harmonies uniques, qui m’avaient si souvent transporté, et qu’aujourd’hui, en ce matin, en ce  premier matin, je voulais lui offrir en cadeau, comme un gage de la pérennité de notre amour naissant.
 
C’était important pour moi, et c'était peut-être un peu malhonnête de ma part de ne pas l’avoir avertie... mais il fallait que ce soit ainsi.
 
J’étais un peu fébrile...  dans l’attente de sa réaction... Je ne disais rien, je m’étais accroupi au bord de l’eau, ma main effleurant le courant, j’étais dans l’attente, attentif et heureux  et confiant en sa  réaction. Elle m’avait rejoint, interrogative et encore un peu surprise, ne sachant pas encore  à quoi elle allait devoir s’attendre, comprenant l’importance de l’instant, mais comme prise au piège de la nécessité d ‘apporter une réponse à une question dont elle ne savait pas encore très bien la réalité….
 
Chuuut... ne dis rien... Nous avons tout le temps pour nous dire... beaucoup de temps nous reste pour nos aveux, encore du temps pour nous engager, encore beaucoup de temps pour réfléchir ; encore des regards, encore des sourires, encore des frissons, encore des émois au  profond de nous...
 
Aujourd’hui simplement, je voulais savoir si cette musique naissante, venue de fond de la terre  et de l’eau, si ces mots en cascade allaient te parler pour moi... avant d’aller plus loin dans ma quête de toi, si tu allais comprendre... Je lui ai dit de se taire, et elle m’a souri en cascade de bonheur retenu, en cascade de galets en galets, de nos mots à venir, de nos baisers, de nos plaisirs échangés... en cascade de  notre devenir... et son sourire a été, pour moi  la plus belle des réponses.
 
Elle m’a souri et je lui ai pris la main, et nous avons poursuivi notre cheminement, au petit matin, dans la forêt printanière.

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Commentaires
I
oui bien jolie promenade... mais où sont les bouteilles ?? elles rafraichisent au fond du ruisseau ?<br /> <br /> ... n'empêche j'ai aimé toutes les cascades sur les galets..
L
Aah la belle promenade, le 2ème paragraphe est un peu, long, un point ou 2 m'aurait permis de souffler un peu. Mais c'est si bien écrit, qu'on passe d'une ligne à l'autre avec émerveillement.
J
je relis le texte: ce matin j'étais un peu trop sévère pour ce garçon: il voudrait qu'elle entre à pas de loup dans sa vie,qu'elle épouse tacitement le monde tel qu'il le ressent. Il entre lui-même dans l'amour avec beaucoup de précautions. Peut-être...
C
J'aime bien ce texte bucolique. <br /> Un tout petit reproche. La phrase qui commence par "Je savais" est beaucoup, beaucoup trop longue. Mais il te suffit de mettre des points à quelques endroits, à la place des virgules.
M
j'attendais un crime, car il y a une tension dans ce texte bien écrit qui laisse supposer une chute (c'est le cas de le dire !) imprévue<br /> avouerai-je que j'ai été déçue ?
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